Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/326

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réserver quelque piège, quelque machination nouvelle et plus dure.

Mais, rendrait-on justice à l’esprit qui la conduisait ? N’était-elle pas déjà assez méjugée pour que sa hardiesse ne parût à tout le monde le fait d’une femme qui n’a plus ni honte ni frein. Elle recula. Charlotte, qui l’avait approuvée de vouloir avancer, l’approuvait aussi de reculer.

Puis, le temps passant, Françoise commença à respirer et à croire que Joachim la laisserait en repos. Délivrée à demi de ce côté, ce fut Allart qui s’empara de nouveau de son anxiété.

Il allait mieux, mais l’amélioration était lente et mêlée de crises. Sa mère et sa sœur ne le quittaient jamais, et il n’était pas possible que Françoise le vît encore.

Un matin qu’il avait eu une de ces crises, on sonna chez lui, et plusieurs personnages vêtus de noir, écartant le domestique, et prononçant le sinistre : « Au nom de la loi ! » firent irruption brusquement dans la chambre du blessé, puis occupèrent toutes les issues. Les deux dames se levèrent épouvantées, sans paroles, sans haleine.

Un monsieur, d’une politesse grave et sévère, demanda le sieur Allart Philippe-Charles-Évariste.

Le docteur le lui indiqua silencieusement du geste, sur son lit où il était étendu les yeux ouverts, mais étranger à tout ce qui se passait.

— Est-il en état de répondre à un interrogatoire ?

— Oh non !