Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/58

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Puis il ajouta : Je vous demande pardon… J’ai peut-être été importun.

— Non, mon pauvre Charles, mais quoique je ne sois pas bien vieille non plus, je me permettrai de vous donner un conseil. La vie vous offrira assez de difficultés… Vous ne pouvez être responsable des actions de Mme d’Archeranges… Elle est mariée… Vous êtes fort jeune… Intervenir ne vous conviendrait pas.

Charles devint fort triste.

— Mais son mari est absent ! dit-il soudain assez violemment.

— Nous ne nous comprenons pas, reprit-elle avec un petit sourire.

Il y eut un moment de silence. L’idée d’enfant semblait s’éloigner de Charles.

Françoise était embarrassée, quoique satisfaite.

— S’il avait trente ans ! pensa-t-elle un instant. Et elle fut irritée contre elle-même de se reconnaitre tyrannisée par ces préoccupations.

— Je suis maussade, et je vous ennuie, je le crains, dit Charles, je ferai mieux de partir.

— Non, restez et habituez-vous au calme. Votre sœur viendra-t-elle ?

— Probablement, dit-il d’un air découragé.

Et vous ne trouvez pas cela indigne ?… ajouta-t-il impétueusement.

La naïveté de Charles entraîna Françoise à être également naïve.

— Si M. du Quesnoy et moi avions de l’affection l’un pour l’autre… je serais blessée… Du reste je vous en