Page:Duret - Critique d’avant-garde, 1885.djvu/107

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qui s’est graduellement opérée dans la manière de peindre de nos paysagistes. Voyons d’abord Théodore Rousseau.

Rousseau devant la nature, aux champs ou dans la forêt, prend toutes sortes de renseignements ; dessine les contours des arbres, l’ossature et la forme du sol ; précise par des croquis l’aspect du feuillage ou de l’herbe qui court sous bois ; relève à l’aquarelle ou au pastel les jeux de la lumière dans les nuages, la couleur de la terre, du ciel et des eaux. Rentré à l’atelier, il compose et peint un tableau, à l’aide des indications recueillies.

Corot et Courbet, venus après lui, procèdent déjà autrement. Pour diminuer la distance qui sépare les études préliminaires du travail à l’atelier, ils peignent à l’huile, sur la toile même, des esquisses en plein air, en face de la nature. Et ces premières