Page:Duret - Critique d’avant-garde, 1885.djvu/85

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en Sisley à un mélancolique, mais à un homme d’heureuse humeur, content de vivre, qui se promène dans la campagne pour y jouir agréablement de la vie au grand air.

Sisley est peut-être moins hardi que Monet, il ne nous ménage peut-être pas autant de surprises ; mais, en revanche, il ne reste point en chemin, comme il arrive quelquefois à Monet, s’essayant à saisir des effets tellement fugitifs que le temps manque pour les fixer. Les toiles de Sisley, de dimensions moyennes, rentrent dans la donnée des tableaux de Corot et de Jongkind, et il est impossible de concevoir comment elles sont encore dédaignées du public.

Il est certain même que Sisley eût été depuis longtemps accepté par le public, s’il eût appliqué son savoir-faire à imiter tout