Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/14

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bizarres et capricieuses. A première vue, c’est bien là le Japon, volcan, paysage et végétation, tel que nous l’avons constamment vu figuré dans les dessins de l’art et de l’industrie japonais.

Un coup de canon et l’ancre qu’on laisse tomber dans le port de Yokohama marquent l’instant où finit notre traversée : midi, 25 octobre 1871. Nous voici arrivés à l’extrémité de l’Asie ; nous venons de faire la moitié du tour du monde ; nous commençons la visite des pays d’Orient par le Japon, celui de tous qui est resté le plus longtemps fermé aux Européens. Dans ces circonstances, le lecteur se figurera peut-être son auteur à une immense distance de l’Europe, dans un lointain d’un pénible accès. Il n’en est rien, et tout autres sont surtout mes impressions. Me voici, en effet, au bout de l’Asie, mais pour cela je ne me sens pas loin de l’Europe. De Liverpool, de rapides steamers mènent en dix jours à New-York. De New-York à San-Francisco le chemin de fer du Pacifique fait traverser le continent en sept jours, et les Américains ont construit, tout exprès pour ces longs parcours, d’immenses vagons-salons-chambres à coucher, où l’on s’installe comme dans un hôtel ambulant. A San-Francisco, des bateaux