Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/186

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bambou dans les arbres. Les nombreux villages cachés sous bois forment ainsi autant de bosquets et de massifs d’une éternelle verdure. Là croissent entremêlés, dans toute la splendeur d’une végétation luxuriante, le cocotier aux palmes sèches et rigides, presque métalliques, qui, pour produire tout son effet, doit être vu de loin, épars au milieu d’autres arbres ; le bambou au feuillage léger, coupé à jour et frissonnant, qui lui au contraire gagne à être admiré de près ; le bananier, la plus grande des herbacées, étalant en courbe de grandes feuilles d’un vert léger et d’une texture souple et onduleuse.

De Garout nous faisons l’ascension du Telagabodas, un ancien cratère d’éruption transformé en lac d’eau sulfureuse. En quittant la ville pour le lac, nous traversons d’abord les sawas et les bosquets de cocotiers, de bananiers ; à une certaine hauteur sur la montagne, les sawas disparaissent, les cocotiers et les bananiers se font de plus en plus rares, puis manquent à leur tour. Alors, à une élévation où déjà en Europe il n’y a plus que des conifères ou des pâturages, commencent les cultures de tabac et de café, qui s’étendent sur de vastes superficies.