Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/193

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cuir découpé à jour leur dessine ; mais comme il n’y a jamais que les bras qui remuent, cela manque un peu d’animation. Et puis ce sont des marionnettes épiques ! C’est Rama lui-même qui est entré en scène pour faire une déclaration d’amour à une grande princesse. Deux ou trois scènes avec changement de figures ont déjà eu lieu, et cependant les amours de Rama n’ont nullement avancé. Noire imprésario introduit toutes sortes d’aparte qui n’ont rien à faire avec l’action principale, et entremêle de scènes comiques l’épopée tirée du Ramayana. Cela ne finira point. Il est vrai que la foule des Javanais, qui s’est accumulée, a pris ses précautions ; on fume, on boit, on mange, et ainsi préparé, on passera la nuit, et encore la matinée après, à suivre le dalang par tous les chemins où il lui plaira de faire passer Rama et sa princesse. Pour nous, qui n’avons que le plaisir des yeux et non point des oreilles, notre patience se lasse plus vite, et, prenant congé de nos hôtes, nous allons nous coucher.

Nous sommes maintenant dans le Baguelen, un magnifique pays, celui de tout Java où la population est la plus dense. Pourworedjo, où habite le