Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/201

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ainsi la garde à la porte même de leurs vassaux ; de plus, ils maintiennent à leurs côtés, à titre de conseil, un résident, sans l’assentiment duquel ils ne se permettraient absolument rien, pas même de recevoir une visite de notre part. Ces excellents princes de Djocjo et de Solo sont comme des gens retirés de la politique et des affaires, qui au fond n’ont gardé d’autres prérogatives de leur ancien état que celle de lever le plus d’impôts possible sur les terres qu’on leur a laissées. Quelque réduits qu’ils soient politiquement, ils sont donc restés avec de très-gros revenus et ils ont pu conserver autour d’eux toute une cour. On trouve là un mélange assez original de choses européennes et asiatiques.

Le sultan de Djocjokarta nous reçoit dans une grande salle toute remplie de meubles européens, de tableaux, de gravures formant un assemblage d’objets étonnés de se trouver ensemble. Heureusement, pour sauvegarder la couleur locale, que le sultan a conservé son costume national et que son entourage en a fait autant. Pendant que nous causons et prenons le thé avec lui, nous avons devant nous, plein la cour d’honneur, les gens de sa