Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/203

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voyons se succéder les danses de ses danseuses et de ses danseurs.

Après nous avoir étalé le faste de sa maison, Mangko-Negoro nous fait voir le côté solide qui sert à le défrayer. Sa sucrerie, que nous visitons près de Solo, est la plus belle de l’île ; elle est fournie des appareils les plus perfectionnés de l’industrie sucrière, mis en œuvre sous la direction d’ingénieurs européens. À cette sucrerie, le prince est en train d’en ajouter une seconde. Il exerce lui-même une active surveillance sur la gestion de ses domaines, et est arrivé ainsi à être l’homme le plus riche de tout Java.

Nous connaissons maintenant les Hollandais et les chefs javanais, et il ne nous reste plus qu’à dire quelques mots du peuple qu’ils gouvernent. Ce peuple est le plus docile de la terre. Les Javanais ne sont point parvenus à ce degré de développement où l’homme se considère comme capable de se gouverner lui-même ; ils n’ont donc jamais conçu qu’ils pussent avoir des droits ni être autre chose que des gens taillables et corvéables à merci. Les traits principaux de leur caractère paraissent être ainsi la déférence et la soumission envers leurs chefs.