Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/210

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les cultures, entre toutes les familles composant la dessa ; cependant chaque famille, prise isolément, n’obtenait la jouissance d’une part de terre qu’en étant soumise, pour le compte des chefs, d’abord à des journées de corvée et à divers travaux obligatoires, puis à un impôt prélevé en nature sur le riz récolté.

Les Hollandais, se substituant aux chefs javanais, se sont approprié ce système. Les terres à riz sont restées propriété indivise de la dessa ; l’impôt en nature, converti en impôt en argent, a été payé au collecteur hollandais. La jouissance d’une part de terre à riz continuant à être soumise à certaines conditions de travail obligatoire, chaque famille, pour obtenir sa terre, a dû cultiver dans les pays de montagne six cents pieds de café, et dans le plat pays donner une certaine somme de travail à la culture de la canne à sucre. Du reste, ce ne sera pas là un travail perdu pour la famille qui s’y livrera : le café produit lui sera payé treize florins le picoul ; quant au travail fourni pour la canne, on fixera également un prix qui soit une rémunération réelle. Mais alors tout le café récolté devra être livré au gouvernement hollandais, qui aura le mo-