Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/224

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Nos bœufs sont d’assez gros animaux appartenant à la race de l’Inde. Ils sont haut encornés. Sous prétexte de combattre je ne sais quelle infirmité propre à leur race, ils ont les flancs, les cuisses, les épaules couverts de grandes arabesques qui leur ont été entaillées sur la peau à l’aide d’un fer rouge. Ceci leur donne comme un air endimanché et une sorte de prétention à l’élégance qui sont assez bizarres ; mais ce qui achève leur physionomie est la bosse qu’ils ont, plantée droit sur la nuque, à la rencontre de l’épine dorsale. Cette bosse, loin d’être une erreur de la nature, est en même temps un ornement et un élément d’utilité ; le bouvier s’en sert pour l’attelage de ses bêtes. Il n’emploie ni joug ni collier, mais, attachant une traverse au bout du timon de sa charrette en forme de croix, il appuie chacune des branches de la traverse sur le cou des deux bœufs, placés de droite et de gauche du timon. Lorsque les bœufs se mettent en mouvement, la traverse glisse sur leur cou jusqu’à la rencontre de la bosse, là elle s’arrête, et entraînant après elle tout ce qui la suit, l’équipage se met à rouler.

Nos chars sont hermétiquement couverts d’un toit conique en feuilles de cocotier qui se penche à