Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/23

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Dans l’après-midi, les rues qui servent d’artères principales sont parcourues par une foule affairée. Tenant lieu de fiacres et d’omnibus, les jinrikshas en longues files se croisent et se poursuivent. Le jinriksha est une chose absolument sui generis. C’est une voiture en miniature, montée sur deux roues, qui a cela de particulier que le cocher fait en même temps office de monture et traîne le véhicule. C’est du reste une invention nouvelle au Japon, N’ayant dans le pays que peu de chevaux et point de voitures, les gens qui ne pouvaient ou ne voulaient point aller à pied se faisaient autrefois porter à dos d’homme, dans une sorte de palanquin, le cango. Les porteurs japonais, à la vue des voitures suspendues des Européens, ont trouvé plus commode de déposer sur les deux roues du jinriksha la personne qu’auparavant ils portaient sur leurs épaules, et de s’y atteler.

Après les principales rues, c’est au Shin-me-mai et au Nipon-bachi que le mouvement de la vie urbaine se présente sous l’aspect le plus pittoresque. Le Shin-me-mai est une allée étroite, ressemblant à un de nos passages, sauf l’absence de toit. On n’y cirenle qu’à pied. Des deux côtés sont des boutiques