Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/230

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leur atteinte, nous finissons par nous tenir vis-à-vis d’eux sur le pied de paix.

Pollanaroua, où nous sommes parvenus, est l’une des anciennes capitales de l’île. L’époque de sa splendeur paraît avoir été du ix° au xe siècle de notre ère. Elle avait succédé comme capitale à une autre ville plus au nord, Anourhadapoura, où nous nous rendrons bientôt. Sur le site où s’élevait autrefois Pollanaroua il ne reste plus que les ruines d’anciens édifices. Toute trace d’habitation a disparu ; la forêt a repris partout son empire. Telle est même l’épaisseur des bois, que pour explorer certains monuments les Anglais ont du abattre les arbres qui avaient pris racine sur leurs murs et les couvraient d’un rideau impénétrable.

Les ruines sont de diverses sortes : il y a des palais, des temples, des dagobas. Quelques-uns des monuments, d’une architecture particulière, avaient une destination qu’il est assez difficile de s’expliquer aujourd’hui. Ils sont tous fort mal conservés. On ne retire de Pollanaroua aucune impression de grandeur et de majesté, tel que cela a lieu pour certaines villes ruinées ; sa destruction n’a du priver l’humanité d’aucun monument dont la perte soit irréparable.