Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/242

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tible, se déplace et change de lieu à l’occasion, si bien que, dans ces derniers siècles, on a eu ainsi plusieurs périodes où, comme aujourd’hui, les bancs sur lesquels se fait la pêche sont restés vides.

N’ayant rien à voir à Manar, nous en repartons presque aussitôt pour Pésalé, qui lui sert de port. L’île de Manar, que nous traversons pour gagner Pésalé, n’est qu’un banc de sable recouvert d’arbres épineux. De ce sol aride et du milieu de cette chétive végétation on voit cependant s’élever de gigantesques baobabs. Ce sont de singuliers arbres. Le tronc est énorme, mais à peu d’élévation au-dessus du sol il se divise en un paquet de courtes branches qui ne portent que fort peu de rameaux et de feuillage. On ne s’explique pas qu’avec si peu de feuillage sur un sol si aride, l’arbre puisse atteindre de si colossales dimensions.

Mais voici Pésalé, trois ou quatre cabanes couvertes de feuilles de palmier, sur une plage sablonneuse. Au large sont mouillés deux ou trois des navires qui servent à amener de l’Inde les coulies des plantations de café. Plus près sont amarrées des dhoneys ; nous en choisissons une ; c’est une barque