Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/252

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réduit ou ramenée par les Anglais au status d’un zemindar ; c’est-à-dire que les Anglais lui ont enlevé toute action sur le gouvernement de son État — un pays ayant un peu plus de deux cent mille habitants — et qu’il n’a plus rien à voir dans les attributions qui constituent l’essence de la souveraineté ; ils ne lui ont laissé d’action indépendante qu’au point de vue fiscal pour la levée des impôts, sauf, bien entendu, a réapparaître, les impôts une foiss levés.

Il faut en effet se rendre compte que dans l’Inde la propriété du sol n’est point conçue autrement que comme un attribut de la souveraineté. Le souverain est souverain, et ipso facto il est possesseur, maître du sol. Pourtant ce sol est couvert de populations qui le cultivent : quelle sera leur position par rapport à la terre et au maître de la terre ? Le sol sera ainsi délimité et réparti que le village aura en propre la jouissance d’une certaine fraction territoriale. Là les limites seront fixes, on n’y touchera point, la coutume et la tradition feront que, de génération en génération, les mêmes villages auront les mêmes terres. Mais alors, dans l’intérieur du village, la terre restera la chose indivise