Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/259

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en signe de gratitude. Ramnad était ceinte de murailles ; les Anglais, au dernier siècle, n’ont pu y entrer qu’en faisant marcher une armée et qu’en employant le canon. De toute cette grandeur il ne reste plus rien ; mais le rajah n’en a point perdu le souvenir, et il prétend exercer ses anciennes prérogatives, au moins pour ce qui a rapport aux devoirs de l’hospitalité.

En apprenant notre arrivée dans sa bonne ville de Ramnad, il nous envoie son secrétaire, qui, après nous avoir installés dans la meilleure maison de l’endroit, nous promène par la ville dans une voiture attelée de deux magnifiques bœufs blancs. Notre secrétaire est un Tamoul fort intelligent, qui cumule plusieurs qualités, entre autres celle de photographe ; et même, après quelques heures de conversation, il ne fait aucune difficulté de nous avouer que la raison principale de sa présence auprès du rajah est son habileté comme photographe. Le rajah est grand amateur de photographie ; il se console de ses malheurs avec son secrétaire en faisant des portraits.