Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/273

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les droits afférents devait lui faire retour comme au souverain pouvoir et au suzerain du pays. Le rajah mort, la compagnie ne trouvant pas devant elle d’héritier mâle, sans se préoccuper autrement des droits des filles ou des héritiers adoptifs, a tout simplement déclaré le Tanjore annexé à ses terres, et depuis lors c’est un collecteur anglais qui administre le pays.

Ce refus systématique et généralisé de reconnaître aux princes hindous le droit d’adoption est une des causes qui ont contribué à amener la grande révolte de 1857. Vers l’époque où le rajah de Tanjore mourait sans héritiers naturels, plusieurs autres princes hindous, et en particulier des princes de sang mahratte, mouraient dans le même cas. De même que pour le rajah de Tanjore, annexion de leurs terres ou retrait complet de leurs pensions. De là des ennemis implacables, et en particulier Nana-Saïb, héritier adoptif du Peshwa mahratte. Profitant de la leçon, le gouvernement de la reine, aujourd’hui substitué à la compagnie, a renoncé à de pareilles prétentions. Il a absolument reconnu aux princes hindous le droit d’adoption, et si le rajah de Tanjore était seulement mort quelques années plus tard,