Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/298

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Les branches les plus variées des connaissances et de la littérature sont maintenant cultivées par des Hindous, Tous les jours augmente le nombre des livres, des journaux qu’ils publient, non-seulement dans leurs idiomes, mais encore en anglais. Sous cette influence, l’Inde ne se remet pas seulement à penser, elle agrandit le champ de sa vision. L’intelligence hindoue, qui, laissée à elle-même, ne s’est appliquée qu’à la poésie et à la métaphysique, fait siennes en ce moment les notions que lui fournissent les Européens sur des sujets qu’elle n’avait jamais entrevus : les sciences, l’histoire, le droit, la politique. Quand on considère le travail de transformation qui s’opère ainsi, on peut concevoir un moment où l’Inde, entièrement transformée, fera dater l’époque de sa régénération du jour où les Anglais, par la conquête, lui auront apporté les éléments de vie nouvelle et de développement supérieur qui lui manquaient absolument.

La conquête de l’Inde n’a pourtant été faite que par une société de marchands, avant tout avides de lucre, Cependant, dès qu’elle s’est trouvée assise, la compagnie des Indes, quels qu’aient été ses erreurs, ses fautes, ses crimes même, a réalisé une grande