Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/31

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curiosités, depuis te riche marchand qui a de vieux bronzes et des chinoiseries fort recherchés, jusqu’au petit brocanteur, qui fait commerce de moindres objets à bon marché ; puis viennent les libraires vendant les livres illustrés et les albums de dessin, puis enfin les marchands d’estampes coloriées. Le goût des Japonais pour les choses du dessin se montre ici dans toute sa plénitude. Il y a partout, à Yedo, des boutiques consacrées au commerce de l’imagerie ; on en trouve jusque dans les faubourgs, à la lisière des champs. Il y a toujours devant leur étalage des groupes d’enfants, les yeux grands ouverts. Chaque petit Japonais a chez lui des cahiers d’images : les riches couleurs et les grands gestes des personnages attirent son attention sur l’écriture explicative du coin de la page : c’est ainsi qu’il apprend à se familiariser avec les caractères difficiles de son écriture.

Les Japonais, en fait d’art, ont comme en toutes choses commencé par imiter les Chinois ; mais l’imitation chinoise n’a été pour eux que passagère, et ils ont eu bien vite développé leur propre originalité. Les Japonais ont cultivé les deux branches des beaux-arts correspondant à la sculpture et à la pein-