Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/38

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a son animal particulier, le même personnage étant toujours monté sur le même animal, bœuf, cheval, cerf, tigre. Pour la représentation de la forme humaine, les Japonais se sont donc avant tout tenus sur le terrain bouddhique ; ils ont en effet reçu leur art de la Chine avec le bouddhisme, et même dans des temps relativement modernes, car il n’y a rien de très-ancien au Japon en fait d’art.

On finit cependant, au milieu du peuple des personnages bouddhiques ou autres dont les Japonais ont pris les types aux Chinois, par distinguer deux figures nationales, Yébis et Daïkokou. Yébis et Daïkokou tiennent comme l’entre-deux entre nos types populaires, tels que Guignol et Polichinelle, et les patrons de certaines professions, tels que saint Crépin, saint Hubert. On les retrouve partout au Japon. Le plus grand magasin d’étoffe de Yedo, sur le Tokaïdo, a pour enseigne à Yébis. Yébis est le patron des pêcheurs ; c’est lui-méme un homme du peuple, un pêcheur ; on le représente avec un énorme poisson à la main, la figure épanouie de contentement et coiffé d’une sorte de bonnet en pointe, triangulaire. Daïkokou est la personnification de la richesse. Il est le patron des banquiers, des gens de gros négoce.