Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On est tout le temps sur un fumier. Ce sont des puanteurs à faire perdre contenance. Et quels spectacles ! Dans les carrefours et devant les pagodes grouille un peuple en guenilles ; là vous êtes assailli par des culs-de-jatte et des mendiants couverts de gale, de teigne, de lèpre et d’ulcères, qui ont sur le dos la vermine de plusieurs générations, et auprès desquels les mendiants de Callot feraient effet de gentilshommes. On se demande comment un peuple peut vivre dans un aussi incroyable état de malpropreté. On en est d’autant plus étonné qu’à part le pauvre peuple, qui porte forcément les haillons de la misère, le Chinois est extérieurement assez soigné dans sa tenue. Les Chinois de la classe officielle sont revêtus de luxueux costumes de soie, et les simples bourgeois et marchands, dans la saison où nous sommes, portent de longs vêtements de fourrure qui ont un aspect des plus confortables. Aussi ce qu’il y a de mieux dans les villes chinoises, ce sont les gens bien vêtus, qui s’y trouvent encore en assez grand nombre pour que, dans les principales rues, la foule qui circule ait un air relatif de bonne tenue.

Par contre, on ne voit de femmes qu’en petit nom-