Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/95

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plée. Le nombre d’êtres humains qui y ont péri par le fer et la misère est énorme, et, de quelque manière qu’on le suppute, atteint certainement plusieurs millions. Les villes les plus belles et les plus grandes, les centres de l’administration ou des plaisirs, comme Sou-Chau et Han-Chau, ou du commerce, comme Ching-Kiang et Yang-Chau, ont été détruits à l’égal de Nankin et réduits comme elle à des amas de décombres. Les Taë-Pings avaient cependant commencé par faire une guerre assez régulière, et on avait pu croire pendant un moment qu’ils seraient capables de fonder un gouvernement ; mais plus tard ils en étaient venus à ne rien ménager et à tout détruire sur leur passage, les hommes et les choses. Voici du reste un aperçu de leur carrière :

Les Taë-Pings ont fait irruption en 1852, de la province du Kouang-Si au sud de la Chine, ayant à leur tête Houng-tse-syuen. Ce Houng-tse-syuen, après la lecture de certains livres chrétiens et des rapports plus ou moins directs avec des missionnaires protestants, s’était fait l’initiateur d’une nouvelle religion, qu’il prétendait être une forme du christianisme ou quelque chose s’en rapprochant.