Page:Durkheim - Le Suicide, Alcan, 1897.djvu/227

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mais 2 ; là moyenne est, dans un cas, de 2,88, dans l’autre, de 1,49. Dans la Seine, c’est l’inverse ; le coefficient est en moyenne pour les époux de 1,56 seulement, tandis qu’il est pour les épouses de 1,79[1]. Or on retrouve exactement la même inversion entre veufs et veuves. En province, le coefficient moyen des veufs est élevé (1,45), celui des veuves est bien inférieur (0,78). Dans la Seine, au contraire, c’est le second qui l’emporte, il s’élève à 0,93, tout près de l’unité, tandis que l’autre tombe à 0,75. Ainsi, quel que soit le sexe favorisé, le veuvage suit régulièrement le mariage.

Il y a plus, si l’on cherche selon quel rapport le coefficient des époux varie d’un groupe social à l’autre et si l’on fait ensuite la même recherche pour les veufs, on trouve les surprenants résultats qui suivent :

Coefficient des époux de province = 2,88 = 1,84
Coefficient des époux de la Seine 1,56
 
Coefficient des veufs de province = 1,45 = 1,92
Coefficient des veufs de la Seine 0,75


et pour les femmes :

Coefficient des épouses de province = 1,79 = 1,20
Coefficient des épouses de la Seine 1,49
 
Coefficient des veuves de province = 0,93 = 1,19
Coefficient des veuves de la Seine 0,78

Les rapports numériques sont, pour chaque sexe, égaux à quelques centièmes d’unité près ; pour les femmes, l’égalité est même presque absolue. Ainsi, non seulement quand le coefficient des époux s’élève ou s’abaisse, celui des veufs fait de même, mais encore il croît ou décroît exactement dans la même mesure. Ces relations peuvent même être exprimées sous une forme plus

    dire qu’il y a pour eux aggravation. C’est une confirmation de la loi précédemment énoncée.

  1. On voit que, quand le sexe féminin est le plus favorisé par le mariage, la disproportion entre les sexes est bien moindre que quand c’est l’époux qui a l’avantage ; nouvelle confirmation d’une remarque faite plus haut.