partie, le corps de l’animal dont le clan porte le nom[1]. Des masques spéciaux sont employés dans ce but. On retrouve les mêmes pratiques dans tout le Nord-Ouest américain[2]. Même usage chez les Minnitaree quand ils vont au combat[3], chez les Indiens des Pueblos[4]. Ailleurs, quand le totem est un oiseau, les individus portent sur la tête les plumes de cet oiseau[5]. Chez les Iowa, chaque clan a une manière spéciale de se couper les cheveux. Dans le clan de l’Aigle, deux grandes touffes sont ménagées sur le devant de la tête, tandis qu’une autre pend par-derrière ; dans le clan du Buffle, on les dispose en forme de cornes[6]. Chez les Omaha, on trouve des dispositifs analogues : chaque clan a sa coiffure. Dans le clan de la Tortue, par exemple, les cheveux sont rasés sauf six boucles, deux de chaque côté de la tête, une devant et une derrière, de façon à imiter les pattes, la tête et la queue de l’animal[7].
Mais le plus souvent, c’est sur le corps lui-même qu’est imprimée la marque totémique : il y a là un mode de représentation qui est à la portée même des sociétés les moins avancées. On s’est demandé parfois si le rite si fréquent qui consiste à arracher au jeune homme les deux dents supérieures à l’époque de la puberté n’aurait pas pour objet de reproduire la forme du totem. Le fait n’est pas établi ; mais il est remarquable que, parfois, les indigènes eux-mêmes expliquent ainsi cet usage. Par exemple, chez les Arunta, l’extraction des dents n’est pratiquée que
- ↑ Krause, p. 327.
- ↑ Swanton, Social Condition, Beliefs a. linguistic Relationship of the Tlingit Indians, in XXIVth Rep., p. 435 et suiv. ; Boas, The Social organization and the Secret Societies of the Kwakiutl Indians, p. 358.
- ↑ Frazer, Totemism, p. 26.
- ↑ Bourk, The Snake Dance of the Moquis of Arizona, p. 229 ; J. W. Fewkes, The Group of Tusayan Ceremonials called Katcinas, in XVth Rep., 1897, p. 251-263.
- ↑ Müller, Geschichte der Amerikanischen Urreligionen, p. 327.
- ↑ Schoolcraft, Indian Tribes, III, p. 269.
- ↑ Dorsey, Omaha Sociol, Third Rep., p. 229, 238, 240, 245.