Page:Duru et Chivot, Madame Favart.djvu/40

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FAVART.
––––––Mettre fin à son existence,
––––––C’est simplement de la démence ;
––––––Ne faites pas ça, car après
––––––Vous en auriez bien des regrets !
––––––Il est, pour dénouer la chose,
––––––Un moyen beaucoup moins morose…
SUZANNE, vivement,
––––––Parlez…
HECTOR, de même.
––––––Parlez… Quel est donc ce moyen ?
FAVART.
––––––Il est très-simple… écoutez bien :
–––––––––De quoi s’agit-il ?
–––––––––Mon esprit subtil
–––––––––Devine aisément
–––––––––Tout votre roman.
–––––––––S’aimer et s’unir
–––––––––Est votre désir ;
–––––––––Mais un dur papa
–––––––––N’entend pas cela !
–––––––––Pour forcer la main
–––––––––Du père inhumain,
–––––––––C’est facile, il faut
–––––––––S’enfuir au plus tôt ;
–––––––––Rien de plus charmant
–––––––––Qu’un enlèvement !
–––––––––De suite ça fait
–––––––––Un terrible effet !
–––––––––Le père ombrageux
–––––––––Vous poursuit tous deux ;
–––––––––Et sur vous enfin,
–––––––––Pose le grappin !
–––––––––Tout en sanglotant,
–––––––––Alors vous jetant
–––––––––Aux pieds du barbon
–––––––––Vous criez : Pardon !
–––––––––Soudain, à ce cri,
–––––––––Le tigre attendri
–––––––––Pardonne et bénit ;