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Page:Dussault - Amour vainqueur, 1915.djvu/145

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amour vainqueur

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J’ai des ennuis, je dois te l’avouer ; on a tramé contre moi, un complot dont je viens de découvrir l’origine ; il a pris naissance dans l’office même de ton ancien ami Harry, à New York ; il est puissant par la position de ceux qui l’entourent et qui seront peut-être au nombre de mes ennemis ; les uns seront ses avocats, les autres seront mes accusateurs et le juge même devant qui doit être entendue cette cause est aussi un ami intime de Harry ; il est bien vrai que le nom de Harry ne figure pas dans les procédures, mais je sais de source certaine que le plaignant, d’une insolvabilité notoire, n’est qu’un instrument, une machine, un prête-nom ; mais j’ose espérer de faire triompher mon innocence !

Que me dis-tu, là, Rogers ? Tu dois subir devant les tribunaux, la vengeance de Harry et de ses puissants amis ? Mais de quelle manière ? Ninie, toute surprise de cette déclaration, voulut avoir d’autres détails, mais Rogers la rassura en lui disant qu’il était prêt pour le combat ; qu’il avait pour lui, la justice et le droit ; mais que cette cause exigeait toute son attention ; l’amour que je t’ai porté, l’estime que je te porte voudraient que je t’accompagne dans cette vacance, mais le combat que je dois livrer est si terrible que je ne saurais me rendre à cet impérieux devoir de l’amitié sans m’exposer aux pires dangers ; je veux continuer à étudier d’où vient ce combat et quels sont les auteurs de ces attaques ; les ennemis sont nombreux ; je les vois dissimuler leurs agissements et leurs ruses sous le masque de l’hypocrisie.

Car la baisse sur les valeurs immobilières se fait forte, par les bruits d’une grande guerre qui doit ensanglanter l’Europe et dont les conséquences néfastes se feront sentir même à Montréal ; et ceux qui craignent de faire des pertes, se rallient autour de Harry qui a soulevé contre moi, à l’aide de certains amis qu’il a payés, une pléiade d’ignorants de gens incapables de supporter noblement une perte d’argent due réellement à leur imprévoyance, à leur ambition effrénée, ou à l’état circonstanciel des événements ; ces gens, à qui Harry promet de les faire rentrer dans leurs argents, sont ses esclaves, foulant aux pieds, et leur parole et leur honneur. Ces ennemis se tiennent constamment sur la rue, où ils tiennent leurs conciliabules, cherchant