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Page:Dussault - Amour vainqueur, 1915.djvu/174

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amour vainqueur

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mon départ. Pardonne-moi, même si j’ai cru à de l’indifférence et à de l’oubli de ta part.

Quelles tristes vacances j’ai passées ! Mon cœur a soupiré après tes lettres que je n’ai pas reçues ! Je n’ai pu soupçonner un tel malheur. J’ai cru à un éloignement volontaire. Pauvre Rogers ! Prends courage ! Sois ferme ! La lutte est des plus terrible. Dans le public, s’il se trouve des gens qui parlent contre toi, il en est aussi qui te défendent. Au nombre de ceux qui travaillent pour te faire recouvrer ta liberté, veuille compter ta petite Ninie qui ne sera heureuse, que lorsqu’elle te saura libre, et constatera que ton innocence sera reconnue ! Ne te fatigue pas. Je vais voir à tout. Je prends tes intérêts. Il n’est pas de sacrifices que je ne me sens disposée, à faire pour toi.

Mon bon Rogers ! Si j’avais pu douter davantage, de la complicité du complot de Harry contre toi, je serais accourue, plus tôt. Mais je ne recevais pas de nouvelles.

Quelles tristes vacances ! Combien j’ai souffert de ton absence ! Combien j’ai désiré recevoir de tes nouvelles ! Je te sais énergique. J’ose croire que ta captivité ne te portera pas au découragement. Compte sur les prières et les démarches de celle qui ne t’oublie pas. Je suis anxieuse de te raconter de vive voix, ce qui s’est passé et de te prouver combien je te suis attachée.

Je viendrai te voir, deux fois par semaine. J’ai vu ton avocat ; il a été pris par surprise ; il ne croyait pas d’abord, à une affaire montée. Il ira en appel ; je l’ai mis au courant du complot tramé contre toi. J’ai tout lieu d’espérer que la Cour d’Appel te rendra à la liberté. Que les jours sont longs ! Ton ennemi ne cesse de te calomnier, mais sois tranquille ! Supporte seulement, ta captivité et tout ira bien, j’espère !

J’ai vu ta mère. Je suis allée la voir. Je lui ai expliqué la nature de la cause, qui a amené devant les tribunaux dont le jugement est répudié par le public, un honnête et bon garçon.

Tout le monde sait que Harry ne faisait que te tendre un piège, quand il cherchait et réussissait à se mettre en affaires avec toi.

Cette condamnation ne t’abaisse pas, dans l’estime du public qui te connaît ; à mes yeux tu n’en sortiras que plus grand,