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Page:Dussault - Amour vainqueur, 1915.djvu/185

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CHAPITRE XI


Titre I



Anita s’affaissa dans son fauteuil, et pleura amèrement ; cette fois, c’étaient des larmes d’un sincère repentir. Je suis désolée, se disait-elle, de voir tant de malheurs, fondre sur ma tête ! Il n’est pas de sacrifices que je ne serais disposée à faire pour expier tout ce passé de vengeance que j’ai voulu exercer sur ma rivale ! Que j’aurais donc dû la laisser continuer ses amours avec Harry, qui ne m’a épousée que pour céder à la tentation de satisfaire à sa haine, contre celle qu’il ne put avoir !

Elle tomba à genoux, comme pour demander au Seigneur, de lui pardonner ses fautes ! Elle ne put prier ! Trop faible, elle ne se rendit pas compte des heures écoulées, en cet état ! Le découragement s’était emparé d’elle !

Revenue à elle-même, elle entr’ouvrit sa fenêtre, et vit les promeneurs qui entraient dans leurs demeures pour leur repas ; le soleil finissait sa course ; c’était déjà sept heures du soir ; son enfant dormait d’un sommeil paisible et profond. « Que deviendra-t-il ce cher petit » ? se disait-elle. L’avenir heureux, que je lui souhaitais, sera-t-il changé en des années de malheurs, dont je serai la première, à souffrir le plus cruellement ?

Seule, délaissée, de son époux, trop fière pour dès maintenant, déclarer à ses parents, toute l’amertume qui l’abreuvait, elle songeait, triste et abattue, à l’avenir.

Quelques jours s’écoulèrent ; Anita essaya de dissimuler auprès de ses amies, toute sa peine et les difficultés qui se présentaient sur sa route.

Harry n’avait pas réapparu à son foyer, que deviendrait-il ? Anxieuse d’avoir de ses nouvelles, elle se tenait constamment toute absorbée à méditer sur les moyens à prendre pour bien administrer.