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Page:Dussault - Amour vainqueur, 1915.djvu/35

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CHAPITRE II


RÉMINISCENCES DE COUVENT

Titre I


ADIEUX DE NINIE À SES PARENTS


Le cœur navré, l’âme remplie de saisissement à la pensée que bientôt, elle devrait dire adieu à ses compagnes, à ses amis, à ses parents même, pour qui, elle avait une véritable affection, et envers qui, elle se sentait si reconnaissante pour les sacrifices qu’ils s’imposaient pour lui faire terminer ses études, Ninie assistait à la veille de son départ, à une petite fête de famille, donnée par son père, qui avait invité en outre des proches, des amis et des voisins.

Une table bien garnie, était dressée au milieu de l’une des salles ; on avait donné à Ninie une place d’honneur ; elle était accompagnée de son ami de cœur Rogers ; les convives étaient nombreux.

Rogers, quoique fier de recevoir tant de marques de considération et d’égards des parents de la jeune fille, ne pouvait s’empêcher de laisser paraître sur sa figure de beau jeune homme une tristesse qui envahissait son âme ; le chagrin qu’il ne pouvait dissimuler causait de profondes émotions à Ninie.

Pendant le repas, on commença à chanter ; les plus vieux convives furent d’abord invités, puis les jeunes gens eurent leur tour.

Rogers dont la voix était superbe fut prié de se faire entendre ; il regrettait infiniment de se trouver dans une si pénible disposition d’âme ; refuser de chanter, lui qui était admiré habi-