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DE LA NOUVELLE-FRANCE. 7

maux sont nombreux dans ces solitudes ; on y trouve l’ours blanc et Tours noir, le loup, le lynx, le renne, l’élan, le bison, le bœuf musqué, le castor, la loutre et divers animaux aux fourrures précieuses, le chien, si utile à l’Esquimau, misérable habitant de ces steppes glacées.

Les Français aA^aient au fond de la baie d’Hudson, qu’on appelait alors la baie Bourbon, plusieurs forts et comptoirs fortifiés, dans lesquels ils faisaient la « traite » des pelleteries ; mais, dès 1713, on céda toute cette zone à l’Angleterre, par la paix d’Utrecht.

La zone tempérée, la Nouvelle-France, est sous les mêmes parallèles que l’Angleterre, la Belgique, la France, l’Espagne et l’Italie septentrionale, mais avec un climat plus froid. L’hiver est rude en Canada ; et à la latitude de la Provence et du Languedoc, la neige couvre la terre pendant six mois de Tannée ; depuis la fin de novembre jusqu’au commencement de mai, le Saint-Laurent reste glacé[1]. Le P. Charlevoix dit qu’il n’a jamais passé d’hiver au Canada sans qu’il ait appris qu’on eût apporté à l’hôpital quelqu’un à qui il avait fallu couper une jambe ou un bras gelés. Le

  1. Pendant six mois, la colonie était régulièrement sans communications avec la France. En temps de guerre, comme on le verra de 1750 à 1760, cette interruption des relations entre la France et le Canada avait les plus grands inconvénients.