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dence essentielle soit observée. Toutefois, le destin du mouvement psychanalytique va être profondément transformé par la rencontre de la psychanalyse et du climat américain.


Disciples et dissidents

En 1909, invité par l’université Clark, Freud s’était rendu aux États-Unis avec Jung et Ferenczi. La tradition rapporte qu’en arrivant en Amérique, Freud aurait dit : « S’ils savaient que nous leur apportons la peste ! » En fait, c’est l’Amérique qui, par son trop grand engouement, inoculera un dangereux poison à la psychanalyse. Les dissidences européennes vont être bientôt éclipsées par le déferlement des mouvements les plus divers qui altéreront les principes de la psychanalyse pour en faire une simple idéologie.

Désormais tout l’horizon analytique est dominé par les oppositions entre les postfreudiens, ou freudiens orthodoxes, et les néofreudiens, qui n’auront souvent de psychanalystes que le nom. Mais avant d’en arriver aux positions extrémistes il convient de considérer brièvement l’importance des divers apports des disciples et des continuateurs de Freud.

« Avec cet homme, nous enterrons l’un des plus beaux espoirs de notre jeune science si combattue », écrit Freud lors de la mort, en 1925, de son principal collaborateur, Karl Abraham. Celui-ci a fondé l’Association psychanalytique de Berlin et approfondi certaines notions fondamentales comme le complexe de castration. Il a grandement enrichi les études portant sur la névrose obsessionnelle.

Venu de Hongrie, Sandor Ferenczi (1873-1933), dont Freud disait : « Il vaut à lui seul toute une société », est l’une des autres grandes figures du