Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/13

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reur, Les perles ne sont pas encore à San Francisco.

Madden le regarda fixement.

— Lorsque vous m’invitiez à venir ici pour voir la propriétaire…

— Pardon… je ne voulais pas dire autre chose.

Sally Jordan le tira d’embarras.

— Voici les faits, M. Madden. En quittant Honolulu, je ne songeais nullement à vendre le collier. Des circonstances imprévues m’y ont décidée depuis. Mais je l’ai envoyé chercher…

Rejetant le col de son manteau de fourrure sur ses épaules, la jeune fille parla à son tour. Elle possédait une certaine beauté, mais paraissait froide et sèche comme son père… en ce moment, la contrariété durcissait particulièrement les traits de son visage.

— Je me figurais que les perles étaient ici, sans quoi je ne serais pas venue.

— Tu ne t’en porteras pas plus mal, observa son père. Mme Jordan, vous avez envoyé quelqu’un chercher ces-perles, dites-vous ?

— Oui. Le collier partira d’Honolulu cette nuit même, et, si tout va bien, il arrivera dans six jours.

— Pas de chance ! Ma fille prend le train ce soir pour Denver, et moi pour le Sud demain matin. La semaine prochaine je pense la rejoindre dans le Colorado, d’où nous voyagerons ensemble vers l’Est du pays. Vous voyez… c’est impossible.

— Qu’à cela ne tienne, suggéra Eden, j’accepte de vous remettre les perles là où vous le voudrez.

— Entendu.