Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/228

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dans une situation inextricable. Cela ne faisait pas l’ombre d’un doute. Il luttait, malgré sa lassitude… il n’était pas heureux avec tous ses millions.

— Excusez-moi de vous déranger, monsieur Madden, mais voici : l’occasion se présente pour moi de voyager jusqu’à Pasadena en automobile, avec quelques artistes de cinéma. Il vaut peut-être mieux que j’en profite, car Draycott n’a pas téléphoné…

— Chut ! fit Madden en fermant la porte. La venue de Draycott ne regarde que vous et moi. Sans doute mes façons d’agir vous intriguent-elles ?… Entre nous, le professeur Gamble me paraît jouer un drôle de jeu. Retrouvez Draycott et dites-lui de venir à Eldorado. Qu’il descende à l’Hôtel du Désert et garde sa langue dans sa poche. D’ici peu j’entrerai en communication avec lui. En attendant, qu’il se tienne tranquille, est-ce compris ?

— Parfaitement, M. Madden. Je regrette que les choses aient ainsi traîné en longueur…

— Oh ! cela va bien ! Dites à Ah Kim de vous conduire à Eldorado, à moins que vos amis ne viennent jusqu’ici vous prendre.

— Non, je devrai recourir à Ah Kim. Merci, monsieur.

— Bonne chance, répondit Madden.

Eden fourra quelques objets dans sa valise et attendit dans la cour que l’automobile fût avancée. Gamble parut bientôt.

— Vous nous quittez, M. Eden ? demanda-t-il de son air le plus aimable.

— Je ne vous donnerai pas ce plaisir… un simple petit voyage.

— Pour affaires, sans doute ?

— Sans doute, répéta Eden en souriant.

À ce moment, la voiture et son chauffeur chinois sortit du garage, et Bob Eden sauta à l’intérieur. De nouveau, les deux amis contemplèrent le soleil qui se couchait dans ses voiles d’or.