Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/44

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seul importait son métier de policier américain.

— Vous avez sans doute entendu ce qu’on disait ?

Louie Wong devait revenir sur l’heure à San Francisco. Une belle situation très lucrative l’y attendait.

— Ma fille, intervint Kee-Lim, vous ne devriez point trahir le secret professionnel… même devant un membre de la famille Chan.

— Vous avez raison, très sage cousin, vous et moi nous nous reverrons. Bien que le téléphone pénètre dans le désert, vous ne sauriez m’y atteindre. À mon grand regret, il faut que je parte tout de suite.

Kee-Lim l’accompagna jusqu’à la porte. Il demeura quelques instants sur le seuil, caressant sa maigre barbe et clignant des yeux.

— Au revoir, honorable cousin. Avancez prudemment sur cette longue route où vous vous engagez.

— Au revoir, répondit Charlie. Tous mes bons vœux pour la nouvelle année. (Il remarqua soudain qu’il s’adressait en anglais à son cousin.) À bientôt !

Quatre à quatre, il descendit l’escalier.

Cependant, une fois dans la rue, il suivit le conseil de son cousin et marcha à pas lents. Rose, la petite téléphoniste, venait de lui fournir une indication précieuse. On demandait à Louie Wong de revenir à San Francisco… et son parent Wong-Ching, le marchand de porcelaines, lui offrait une situation… Dans quel dessein ?

Un vieux Chinois, au coin d’une rue, indiqua Jackson Street à Charlie Chan, et il suivit le trottoir en pente jusqu’au magasin de Wong-Ching. La devanture, brillamment éclairée, offrait un étalage magnifique de tasses et de bols en porcelaine de Swatow ; la boutique était fermée à la