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Page:Eckermann - Conversations de Goethe, t1, trad. Délerot.djvu/65

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ensuite les onze premières livraisons de son journal l’Art et l’Antiquité, pour que je les emporte aussi à Iéna avec le Journal de Francfort.

« Je désire que vous examiniez bien ces livraisons, a-t-il dit, et que non-seulement vous en fassiez une table analytique générale, mais que vous indiquiez aussi quels sont les sujets qui ne peuvent pas être considérés comme entièrement traités ; par là je verrai quels sont les fils que je dois ressaisir pour continuer le réseau. Je gagnerai beaucoup par ce secours, vous-même vous gagnerez par ce travail positif une connaissance bien plus approfondie du contenu de ces articles, vous vous les approprierez bien mieux que par une lecture ordinaire faite en ne songeant qu’à votre plaisir. »

Toutes ces idées me paraissaient justes, et j’acceptai ce nouveau travail.

Jeudi, 19 juin 1823.

Je voulais être aujourd’hui à léna, mais Goethe m’a prié de vouloir bien pour lui rester jusqu’à dimanche. Il m’a donné des lettres de recommandation, entre autres une pour la famille Frommann[1] « Vous vous plairez dans ce cercle, me dit-il, j’ai passé là de beaux soirs. Jean-Paul, Tieck, les Schlegel, tout ce qui a un nom en Allemagne a vécu là autrefois et avec plaisir, et c’est encore aujourd’hui le point de réunion d’un grand nombre de savants, d’artistes et de personnes distinguées de tout genre. Dans quelques semaines, écrivez-moi à Marienbad, pour me faire savoir comment vous vous portez et comment vous vous plaisez à Iéna. J’ai dit à mon fils d’aller vous voir pendant mon absence. »

  1. Libraire éditeur, mort en 1857.