Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/111

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ce soir. Est-ce que je n’ai pas assez attendu comme cela pour aujourd’hui, Paul ? »

— Oh ! que non. Tiens, voici des mûres pour toi. Tu aurais mieux fait d’attendre encore un peu. Pendant que nous sommes ici à causer, il peut passer une voiture là-bas. »

Annette, qui était d’un bon caractère, retourna à son poste. À peine y était-elle que le bruit d’une voiture se fit entendre. Elle appela son frère, et, à la grande joie des enfants, ils aperçurent quatre chaises de poste à la suite l’une de l’autre. Annette, qui avait observé avec attention comment son frère s’y prenait pour enrayer les roues, se prêta à la circonstance et lui aida de son mieux. Mais dans son empressement, elle allait oublier de présenter le chapeau de son frère aux voyageurs, lorsqu’elle entendit la voix d’une jeune fille qui l’appelait pour la prier de relever le marchepied qui était tombé. « Tiens, dit-elle, petite, voilà un sou pour toi. »

Annette tendit le chapeau et alla ensuite en faire autant à la portière des autres voitures, chacun lui donnait de l’argent, et, quand les voyageurs furent partis, elle s’assit avec son frère sur le talus de la route pour compter le petit trésor de la journée.

Ils commencèrent par l’argent qui était dans le chapeau.