Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/126

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garantir du froid et la préserver des rhumatismes. Elle en a eu un, monsieur, qui l’a bien fait souffrir l’hiver dernier, et je sais dans la rue la boutique où l’on trouverait une couverture qui ferait justement son affaire.

— Elle l’aura, mon brave petit. Mais je veux faire aussi, quelque chose pour vous. Voyons, voulez-vous travailler ou rester à ne rien faire ?

— Nous voudrions bien, ma sœur et moi, travailler sans relâche, monsieur ; mais nous sommes obligés quelquefois de ne rien faire, parce que notre grand’maman n’a pas toujours de l’ouvrage à nous donner.

— Voudriez-vous apprendre à faire de ces jolis petits paniers de paille ?

— Oh ! oui, répondit Paul.

— Oh ! oui, répondit à son tour Annette.

— Alors, je serais heureuse de vous apprendre comment on tresse la paille, dit la marchande de paniers ; je suis sûre que vous vous conduirez honnêtement avec moi. »

Le voyageur mit la guinée dans la main de la bonne femme en lui disant qu’elle ne pouvait pas apprendre aux autres son métier pour rien.

« Je repasserai dans quelques mois par ici, ajouta-t-il, et je désire que vous soyez contente de vos apprentis. S’il en est ainsi, je ferai quelque chose pour vous.