Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/139

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sèrent de prendre des informations. La première personne à laquelle s’adressèrent Isabelle et Caroline (c’était le nom des deux jeunes filles) fut la maîtresse d’école. Elle leur raconta le malheur arrivé à ces orphelins, et leur recommanda de faire tout ce qu’elles pourraient pour cette intéressante famille. Elle leur apprit aussi comment ils avaient dû quitter la maison dans laquelle la mère était morte, et se résoudre à habiter des ruines abandonnées depuis longtemps.

Isabelle et Caroline se rendirent alors au château de Rossmore, et furent surprises de la propreté qui régnait dans les trois pièces qu’habitaient les orphelins. Edmond aidait un fermier du voisinage ; Marie filait, et les deux jeunes sœurs s’occupaient à mesurer des fèves de marais. Les deux jeunes filles adressèrent à Marie quelques questions ; lui firent compliment sur la manière dont elle tenait sa maison, l’engagèrent à ne pas se décourager, et lui promirent de lui envoyer du lin et du coton pour tricoter des bas à l’usage des deux petites filles.

Marie se servit du lin qui lui fut ainsi envoyé pour faire quelques travaux d’aiguille ; elle les vendit, et put, avec le prix qu’elle en retira, acheter de la flanelle pour garantir du froid ses deux petites sœurs.

Le soir, avant de les coucher, Marie donnait à