Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/151

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— Ce n’est pas moi qui aurais fait cette sottise, reprit la vieille. Quand la fortune vient à nous, il faut savoir profiter de l’occasion. Au reste, je vais chercher dans le château, je vais tout bouleverser jusqu’aux fondations : car je suis sûre qu’il y a un autre trésor, et je ne serais pas fâchée de mettre la main dessus. »

Marie fut très alarmée ; elle pensait à l’accident qui était arrivé le matin, et aux dangers qu’ils couraient s’ils laissaient la vieille femme exécuter son projet.

« Mais vous n’y pensez pas, lui dit-elle. Ce château est dans un tel état de vétusté qu’il pourrait s’écrouler si vous touchiez aux fondations.

— Oh ! n’ayez pas peur, je prendrai mes précautions.

— Et puis, qu’est-ce qui peut vous faire supposer qu’un second trésor ?…

— Je suis sûre, vous dis-je, qu’il y en a un second. »

Et mettant ses mains sur ses hanches et élevant la voix, elle déclara qu’elle allait commencer ses recherches, que les orphelins ne l’en empêcheraient pas, et que, s’ils voulaient résister, ils apprendraient à qui ils avaient affaire.

« Et combien voulez-vous que je vous donne pour ne pas chercher le trésor ?

— Un écu, je m’en contenterai.