Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/164

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— Il me faut toutes ces graines, répondit Maurice en remettant une liste entre les mains du marchand. Puis il ajouta : Mon père m’a donné de l’argent pour payer le tout. »

Le grènetier chercha les graines que Maurice demandait, et se disposait à les envelopper, quand tout à coup un homme aux manières brusques, à la physionomie rude, entra en s’écriant :

« Les graines que j’ai commandées sont-elles prêtes ? Le vent est bon, ailes devraient être à bord depuis hier. Et mon vase de Chine, est-il emballé et expédié ? où est-il ?

— Il est la sur la tablette au-dessus de votre tête, monsieur, répondit le grènetier ; il est en sûreté, vous le voyez, mais nous n’avons pas encore eu le temps de l’emballer. ? nous le ferons aujourd’hui, et nous allons nous occuper de vos graines tout à l’heure.

— Tout à l’heure ! occupez-vous-en sur-le-champ ; ces graines ne s’emballeront pas toutes seules. Allons, dépêchons-nous ?

— Tout à l’heure, monsieur, des que j’aurai terminé le paquet de cet enfant.

— Eh ! que m’importe le paquet de cet enfant ? il a le temps d’attendre et je ne l’ai pas : la marée et le vent n’attendent personne. Tenez, mon ami, prenez votre paquet et partez, » dit l’homme impatient. Et, en disant ces mots, il enlevait le pa-