Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/169

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données par un marchand hollandais. Il m’a assuré qu’elles étaient de l’espèce la plus rare de Hollande. Elles pousseront bien chez vous, j’en suis sûr, si le vent et la pluie ne viennent pas les contrarier.

Maurice remercia le capitaine et retourna à la maison, impatient de faire voir ses précieux oignons à son père. Ensuite, son premier soin fut de courir chez un de ses amis nommé Arthur, qui était le fils d’un pépiniériste du voisinage. Les jardins des deux amis n’étaient séparés que par une muraille très-basse, en pierres mal jointes.

« Arthur ! Arthur ! cria Maurice, où es-tu ? j’ai besoin de ici ! »

Mais Arthur ne répondit rien et n’accourut pas comme d’habitude. « Ah ! je sais où tu es, ajouta Maurice, et je serai près de toi aussi promptement que les framboisiers me le permettront. J’ai de bonnes nouvelles à t’annoncer, j’ai quelque chose de beau à te montrer. Tu verras cela avec bien du plaisir, Arthur !… Mais voici quelque chose que je ne vois pas avec plaisir, moi. »

Après avoir traversé les framboisiers, il se trouvait dans son jardin et voyait sa cloche, sa cloche bien aimée, sous laquelle des concombres poussaient d’une façon si luxuriante, son unique cloche enfin, mise en morceaux.

« J’en suis bien fâché, dit Arthur qui se tenait