Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/204

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à tout ce que l’ouvrier demandait, pourvu que sa mère ne fît pas d’objection. Lorsqu’il rentra pour dîner, il raconta son aventure à la veuve. Celle-ci sourit et lui dit qu’elle n’était pas inquiète lorsqu’il s’éloignait de la maison : « Tu n’es pas un enfant paresseux, lui dit-elle ; aussi je ne crains pas de te laisser aller à ta guise. »

En conséquence, le soir même, Jean alla se placer avec son petit panier sur le bord de la rivière, à l’endroit ou l’on descendait pour prendre le bac : C’était la que commençait l’avenue qui conduisait aux sources d’eaux minérales, vers lesquelles une foule considérable se portait sans cesse. Sa place une fois choisie, il alla au-devant des promeneurs, offrant à chacun ses jolies pierres et les engageant vivement à les acheter ; mais personne n’en voulut.

« Holà ! s’écrièrent quelques matelots qui venaient de ramener une barque sur la rive, veux-tu nous donner un coup de main, mon petit garçon, et porter ces paquets à la maison voisine ? »

Jean accourut immédiatement, prit les paquets et fit tout ce qu’on lui demandait si lestement et avec tant de bonne grâce, que le patron du bateau le remarqua, et, quand il revint, il lui demanda ce qu’il avait dans son panier. Après avoir vu les pierres, il pria Jean de le suivre, lui disant qu’il