Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/21

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À force de patience, il réussit enfin si bien, qu’un jour il offrit à son père de lui envoyer un mot par son pigeon pour lui faire connaître le prix des bœufs sur le marché de Ballinagrish, où il allait.

« Le pigeon sera rendu longtemps avant moi ; il viendra à la fenêtre de la cuisine et se perchera sur le dressoir. Alors vous détacherez la petite note qui se trouvera sous son aile, et vous aurez immédiatement le prix des bœufs. »

Le pigeon en effet apporta le message, et Brian fut tout joyeux de ce succès. Les voisins, qui s’amusaient beaucoup de la tendresse de Brian pour son pigeon, s’en servirent à leur tour, et bientôt la renommée du pigeon blanc se répandit chez tous ceux qui fréquentaient les marchés et les foires de Somervilie.

À l’une de ces foires, une bande de gens sans aveu formèrent le projet de concerter plusieurs vols. Ils étaient réunis au cabaret de M. Cox, que nous avons vu au commencement de cette histoire. Offensé de l’opinion exprimée sur son compte par M. Somerville, qui le considérait comme un ivrogne et un querelleur, et qui avait refusé de lui louer l’auberge neuve, cet homme avait juré de se venger.

Tandis que ces gens parlaient de leurs projets, un d’eux fit observer que leur dernier camarade n’était pas encore arrivé. « Il y a six milles d’ici