Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/264

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— Eh bien, par ce calcul, je vois qu’avec la moitié du prix de vos costumes je puis acheter pour chacun de vous un ample et chaud vêtement qui ne vous sera pas inutile, je pense, cet hiver sur les Dunes.

— Oh ! mon oncle, dit Henri d’un air alarmé, nous ne sommes pas en hiver. Il ne fait pas encore froid ; nous n’avons pas besoin d’ici longtemps de vêtements chauds.

— Ne te rappelles-tu pas, Henri, comme le vent nous glaçait avant-hier quand nous faisions courir notre cerf-volant sur les Dunes ?… et puis l’hiver viendra toujours, quoiqu’il soit encore éloigné. »

M. Gresham tira de sa poche six guinées, et il en plaça trois devant Henri et trois devant Benjamin.

« Mes amis, dit-il, je crois que chacun de vos costumes coûtera trois guinées ; je vous donne à tous deux cette somme, disposez-en comme, il vous plaira. Eh bien ! Henri, qu’en dis-tu ?

— Mais, dit Henri, un paletot est une excellente chose assurément, et si, comme vous le dites, il coûte moitié moins cher que le costume, il restera beaucoup d’argent.

— Sans doute, environ vingt-cinq schellings.

— Vingt-cinq schellings ! Je pourrais acheter une foule de choses avec cette somme. Mais il