Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/266

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-cinq schellings sur les trois guinées de Benjamin.

— Que veux-tu encore ? demanda l’oncle.

— Des flèches, s’il vous plaît : trois flèches.

— Mon ami, je t’ai promis un arc et des flèches.

— Pardon, mon oncle, vous ne m’aviez promis qu’un arc.

— Je ne comptais pas te donner l’un sans l’autre. Mais je suis enchanté de ta modestie, tu auras ces trois flèches. Voyons, continue ; comment emploierons-nous tes vingt-cinq schellings ?

— Si vous le voulez bien, mon oncle, nous achèterons des habits pour ce pauvre jeune homme qui a un bandeau sur l’œil.

— J’ai toujours pensé, dit M. Gresham en serrant la main de Benjamin, que l’économie et la libéralité se tiennent de plus près que ne le croient bien des gens. Choisis des habits pour ce pauvre garçon, mon cher ami, et paye-les… Je ne te louerai pas de cette action, parce que je sais que tu dois trouver en toi-même ta meilleure récompense. Maintenant, en voiture, mes enfants, et partons : j’ai peur que nous ne soyons en retard. Cependant, Benjamin, il faut que nous portions ce que tu as acheté pour ton protégé. »

Ils retournèrent donc chez le jeune gardien de la cathédrale.

Quand ils furent devant la maison, M. Gresham