Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/276

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pour la saisir, un coup de vent enleva son chapeau, qu’il avait déjà eu beaucoup de peine à garder sur sa tête jusque-là, faute d’un cordon pour le retenir. On se rappelle que notre héros prodigue l’avait employé pour faire tourner son sabot.

Le cheval de lady Diana, effrayé à la vue du chapeau, se cabra. La belle amazone se rendit maîtresse de sa monture, mais le costume d’Henri fut couvert de boue.

« Petit nigaud, dit-elle, ne pouvait-il pas garder son chapeau sur sa tête ? »

Pendant ce temps, le chapeau roulait, poussé par le vent, et Henri courait à sa poursuite au milieu des rires de tous ses amis. Enfin le malheureux chapeau s’arrêta ; Henri allait le prendre ; quand le sol céda tout à coup sous ses pieds. Il se trouvait sur un terrain mouvant ; il enfonça jusqu’aux genoux dans la boue, et tous ses efforts pour sortir de cette position n’eurent d’autre résultat que d’éclabousser plus haut ses brillants habits. Ses amis, qui le regardaient de loin, ne purent s’empêcher de rire de son infortune.

Par bonheur, le jeune homme de Bristol que lady Diana avait traité d’une façon si insolente, passait en ce moment. Il aperçut notre héros dans l’embarras et s’empressa de venir à son secours. Il le retira de la boue et le conduisit chez une