Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/328

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sans faire attention à elle, M. Éden raconta tout ce qu’il savait, et termina en disant à M. Montagne :

« Ton fils a commis une faute ; mais, sous ce vêtement sale, son âme est pure. Quand il a senti son tort il n’a pas hésité à en faire l’aveu. Il n’a pas cherché à se cacher à son père, et cela m’a donné bonne opinion du père et du fils. Je te parle avec franchise ; ami… Mais qu’avez-vous fait de l’autre ramoneur, Mademoiselle Thérèse ? »

Celle-ci courut à son appartement et revint tout aussitôt avec un air de consternation.

« Ah ! ciel, quel malheur ! vos parents vont bien avoir raison de se plaindre. Des habits tout neufs !… Ah ! le méchant vaurien !… Parti… Plus rien dans le cabinet ; nulle part… la porte était pourtant fermée !… Il sera monté dans la cheminée, et se sera échappé par les toits. J’ai mis Christophe à sa piste ; Mme Montagne peut être tranquille, on le rattrapera. Un vêtement tout neuf, d’un bleu magnifique… Mais en vérité je ne comprends pas que vous ne vous mettiez pas en colère.

— Mademoiselle, répondit M. Montagne, vous serez peut-être bien aise d’apprendre que je considère ce petit accident comme une des circonstances les plus heureuses et les plus profitables à l’éducation de mon fils. À l’avenir, j’en suis convaincu, il se conduira avec plus de discernement. Il n’oubliera