Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/71

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attaché à ma gouvernante, et j’espère qu’elle n’aura pas à se plaindre de toi. »

La gouvernante entra en ce moment ; elle avait le sourire sur les lèvres ; mais, tournant ses regards sur Franklin, elle prit un air d’inquiétude et de soupçon. Sa maîtresse le lui recommanda en disant :

« Pamfret ! je pense que vous serez contente de cet enfant, et que vous lui rendrez le service agréable. »

Le très-bien ! madame, qui fut la réponse de la femme de chambre, indiqua cependant, par le ton avec lequel il fut prononcé, qu’elle était peu disposée à porter Franklin dans son cœur. Mlle Pamfret était une femme avide de pouvoir et jalouse des faveurs de sa maîtresse. Elle se serait disputée avec un ange qui aurait été accueilli dans la maison sans sa recommandation. Elle se contint néanmoins ; mais le soir, comme elle aidait Mme Churchill à faire sa toilette, elle ne put s’empêcher de dire d’un ton railleur :

« Ce n’est sans doute pas, madame, l’enfant dont M. Spencer nous a parlé l’autre jour ? Celui-là a été élevé par la Société vilainthropique.

— Par la Société philanthropique, oui, je le sais, mon frère me l’a dit ; cet enfant est doué d’un excellent caractère, à ce qu’il paraît, et je ne doute pas que vous n’en soyez contente.