Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/93

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leur projet. La grande difficulté était de se procurer la clef. Dès que les domestiques furent réunis dans la cuisine, Tirebouchon déplia des billets de spectacle, et se donnant des airs d’importance :

« Qui est-ce qui veut venir à la comédie ? dit-il. On donne un spectacle magnifique.

— Y es-tu déjà allé ? demanda Félix à Franklin.

— Non, jamais,

— Eh bien ! veux-tu y venir ce soir avec nous ? reprit le sommelier.

— Oh ! certainement, si madame y consent, ce sera avec grand plaisir.

— Mais as-tu de l’argent ?

— Non, répondit Franklin avec tristesse.

— Eh bien ! ne te chagrine pas, je veux te payer le spectacle ; obtiens seulement la permission de madame. »

Franklin était au comble de la joie, car il pensait bien que la permission ne lui serait pas refusée.

Profitant de ce moment, Tircbouchon ajouta :

« Va tout de suite chez madame. Prête-moi la clef pendant ce temps, j’en aurai besoin pour une minute ou deux.

— La clef ! j’en suis fâché, mais je ne puis vous la prêter.