Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Mais je serais désolé si vous pouviez penser le contraire.

— Nous aurons la clef, en dépit de son obstination, dit Félix à l’oreille de son complice ; dites-lui qu’il est un bon garçon pour qu’il ne puisse pas avoir de soupçon, et ce soir, quand il sera endormi, nous trouverons bien moyen de la lui soustraire. »

Ce plan fut mis à exécution ; ils découvrirent le lieu où Franklin déposait la clef pendant la nuit, ils s’en emparèrent, prirent une empreinte en cire, et la replacèrent pendant que le gardien dormait encore.

Avec l’empreinte obtenue, les deux complices se rendirent chez un serrurier qui leur avait été indiqué par les gens de la bande. Ils commandèrent une fausse clef au moyen de laquelle ils devaient entrer dans la maison.

Franklin était d’un caractère peu soupçonneux ; lorsqu’à l’heure ordinaire il reprit sa clef, il s’aperçut qu’elle était bouchée dans quelques parties, et, en examinant avec soin, il vit que les trous, étaient pour la plupart obstrués par la cire ; il commença dès lors à soupçonner la vérité, d’autant plus que Félix lui avait dit souvent qu’avec un peu de cire il pourrait, s’il le voulait, ouvrir la première porte venue, sans avoir besoin de la clef. Il s’empressa aussitôt de por-